La place des pronoms personnels
Il n'y a point de difficulté sur la
place des pronoms personnels en
sujet : il ne s'agit que de connaître l'usage. Les Grammairiens
ont imaginé que les pronoms de la première personne sont plus nobles que ceux de
la seconde, et que ceux de la seconde le sont plus que ceux de la troisième.
L'accord des verbes avec les pronoms sujets se règle sur cette préséance. Nous
nous bornerons à marquer la place qu'on doit leur assigner.
Exemples :
Vous et moi nous iront ce soir au
parc. — Vous, votre frère et moi, nous
souperons ensemble.
Exemples :
Il me dit. — Je
te vois. — Elle leur a parlé. —
Je lui donnai. — Je les aime.
— Vous y penserez. — J'en
suis ravi.
Exemples :
Le vice entraîne avec soi bien des maux. —
Je pense à vous. — Comme on conseillait à Philippe, père d'Alexandre,
de chasser de ses étals un homme qui avait mal parlé de lui : Je m'en
garderai bien, dit-il, il irait par tout médire de moi.
Exemples :
Dites-moi ce qui en est. — Donnez-en. —
Songez-y.
Exemples :
Ne me dites ce qui en est. — Ne nous en donnez pas. — N'y
pensez plus. — Ne le voyez pas aussi souvent.
Exemples :
Courez apaiser votre frère et vous réconcilier
avec lui. — Polissez-le sans cesse, et le repolissez. —
Protégez-les fortement, ou les abandonnez à leur destinée.
Exemples :
Prêtez-moi votre livre, je vous le remettrai demain ; si vous
me le refusez, je saurai m'en passer. — Aurez-vous le courage de le
leur dire ? — Il n'a pas voulu vous y métier.
Lorsqu'il y a deux verbes, on place
ordinairement les pronoms auprès du verbe qui les régit : on ne peut vous
blâmer ; mais ce serait une faute de dire : on ne vous peut pas blâmer.
Il serait ridicule de dire je m'aurais voulu procurer ce plaisir.
Il faut dire : j'aurai voulu me procurer ce plaisir. On fait
souvent cette faute.
En voici une autre que l'on commet
plus souvent encore : c'est de mettre le pronom avant un verbe suivi de deux
infinitifs joints par les conjonctions et, ni, ou, quoique ce pronom
n'ait aucun rapport au second infinitif. On ne doit pas dire : elle ne se
peut consoler ni recevoir aucun avis, parce que se n'est point
régi par recevoir. On doit dire : elle ne peut se consoler, ni
recevoir aucun avis.
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