La place des pronoms personnels
Il n'y a point de difficulté sur la
place des pronoms personnels en
sujet : il ne s'agit que de connaître l'usage. Les Grammairiens
ont imaginé que les pronoms de la première personne sont plus nobles que ceux de
la seconde, et que ceux de la seconde le sont plus que ceux de la troisième.
L'accord des verbes avec les pronoms sujets se règle sur cette préséance. Nous
nous bornerons à marquer la place qu'on doit leur assigner.
En français, la personne qui parle se nomme toujours la
dernière, et la personne à qui l'on parle est toujours nommée la première.
Exemples :
Vous et moi nous iront ce soir au
parc. — Vous, votre frère et moi, nous
souperons ensemble.
Les pronoms me, te, se, leur, le, la, l', les, y, et
en, ainsi que nous, vous, et lui, eux, elle et
elles sans préposition, se placent ordinairement avant les verbes dont
ils sont le régime.
Exemples :
Il me dit. — Je
te vois. — Elle leur a parlé. —
Je lui donnai. — Je les aime.
— Vous y penserez. — J'en
suis ravi.
Les pronoms personnels moi, toi, soi, nous, vous, lui,
eux, elle et elles, se placent après le verbe, quand ils sont
précédés d'une préposition.
Exemples :
Le vice entraîne avec soi bien des maux. —
Je pense à vous. — Comme on conseillait à Philippe, père d'Alexandre,
de chasser de ses étals un homme qui avait mal parlé de lui : Je m'en
garderai bien, dit-il, il irait par tout médire de moi.
Dans les phrases impératives avec affirmation : moi, toi,
soi, nous, vous, lui, leur, eux, elle, elles, le, la, l', les, y et
en, se placent après le verbe.
Exemples :
Dites-moi ce qui en est. — Donnez-en. —
Songez-y.
Dans les phrases impératives avec négation : me, te, se,
nous, vous, lui, leur, le, la, l', les, y et en, se placent avant
le verbe.
Exemples :
Ne me dites ce qui en est. — Ne nous en donnez pas. — N'y
pensez plus. — Ne le voyez pas aussi souvent.
Quand il y a deux impératifs unis par les conjonctions et, ou,
il est mieux de placer le pronom avant le dernier verbe. Ce n'est néanmoins
qu'une élégance.
Exemples :
Courez apaiser votre frère et vous réconcilier
avec lui. — Polissez-le sans cesse, et le repolissez. —
Protégez-les fortement, ou les abandonnez à leur destinée.
Quand plusieurs pronoms accompagnent un verbe, me, le, se,
nous, vous, doivent être placés les premiers ; le, la, les, se
placent avant lui, leur ; enfin y, en, sont toujours les
derniers.
Exemples :
Prêtez-moi votre livre, je vous le remettrai demain ; si vous
me le refusez, je saurai m'en passer. — Aurez-vous le courage de le
leur dire ? — Il n'a pas voulu vous y métier.
Lorsqu'il y a deux verbes, on place
ordinairement les pronoms auprès du verbe qui les régit : on ne peut vous
blâmer ; mais ce serait une faute de dire : on ne vous peut pas blâmer.
Il serait ridicule de dire je m'aurais voulu procurer ce plaisir.
Il faut dire : j'aurai voulu me procurer ce plaisir. On fait
souvent cette faute.
En voici une autre que l'on commet
plus souvent encore : c'est de mettre le pronom avant un verbe suivi de deux
infinitifs joints par les conjonctions et, ni, ou, quoique ce pronom
n'ait aucun rapport au second infinitif. On ne doit pas dire : elle ne se
peut consoler ni recevoir aucun avis, parce que se n'est point
régi par recevoir. On doit dire : elle ne peut se consoler, ni
recevoir aucun avis.
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