Tuesday, January 24, 2012

Théorie pour la traduction.2!

Théorie sur la traduction No.2!


Cette théorie, comme celle de Marianne Lederer, est trés intéressante et utile! Bonne lecture!



La Théorie Du Skopos!


La théorie du skopos fait partie de la théorie sur l’action traductionnelle ( translatorisches Handeln ) proposée par Holz-Mänttärri qui perçoit la traduction comme une sorte particulière d’action traductionnelle basée sur un texte de départ.


Le terme skopos , d’origine grecque, signifie but ou objectif et a été introduit pendant les années 1970 par le théoricien allemand Hans J. Vermeer comme un terme technique désignant le but du texte d’arrivée et de l’action traduisante. S’appuyant sur le principe selon lequel tout type d’action traductionnelle, et par conséquent la traduction elle-même, peut être considéré comme une action, Vermeer postule que toute action a un but ou une fonction et que, par conséquent, la traduction peut elle aussi avoir un but particulier. Toute action amène un résultat, une situation nouvelle ou un événement et, vraisemblablement, un nouvel objet. L’action traductionnelle génère pour sa part un texte d’arrivée, que Vermeer appelle translatum .


Il est à remarquer que dans cette théorie, le but ou skopos du translatum peut être différent de celui du texte de départ. Vermeer précise que « le texte de départ et le texte d’arrivée peuvent différer considérablement l’un de l’autre, non seulement dans la formulation et la distribution du contenu, mais aussi dans leur buts respectifs, lesquels déterminent la façon dont le contenu est arrangé ».


La théorie du skopos se concentre surtout sur le but de la traduction, lequel détermine les méthodes de traduction et les stratégies devant être employées pour arriver à un résultat fonctionnellement adéquat. Vermeer précise que le processus qui mène au translatum doit être précédé d’un processus de négociation selon lequel celui qui commande la traduction explique au traducteur le but de la traduction et les conditions dans lesquelles la traduction doit être réalisée, y compris l’échéance et les honoraires. Le traducteur est l’expert en action traductionnelle; il est le seul responsable de la réalisation de la tâche qui lui a été confiée et du résultat escompté. Ainsi, une fois que le traducteur connaît bien la fonction du texte d’arrivée, le texte de départ devient une partie de sa tâche et devient le point de repère à partir duquel il établira la hiérarchie des éléments qui façonneront le texte d’arrivée.


Remarquons ici le nouveau statut donné au texte de départ. Il est certes le point de départ dans la production du translatum , mais son obtention dépend foncièrement de la fonction ou du skopos qu’il aura dans la culture réceptrice. Remarquons également que le principe de la théorie du skopos peut être appliqué de trois façons et peut donc avoir trois dimensions. Il peut s’appliquer : a) au processus de traduction, et par conséquent au but de ce processus; b) au résultat de la traduction et, par conséquent, à la fonction du translatum ; et c) au mode de traduction, et par conséquent à l’intention de ce mode.


Pour comprendre le dernier point du paragraphe précédent, rappelons que la théorie du skopos combine des éléments de la théorie sur les types de textes de Reiss. Cette théorie, comme il a été exposé dans les paragraphes précédents, associe un mode ou procédé de traduction au type de texte à traduire.


Vermeer précise que le skopos ne s’applique pas seulement à une action complète - au texte entier - mais aussi, dans la mesure du possible, à des portions d’actions, c’est-à-dire à des parties du translatum que Vermeer appelle sub-skopoi , si cela s’avère nécessaire ou souhaitable.


Cette théorie, qui situe la traduction dans le contexte de la sociolinguistique pragmatique, a été critiquée par ceux qui postulent que toutes les actions n’ont pas un objectif. Vermeer précise qu’une action n’ayant pas de but ne peut être considérée comme une action. La littérature est souvent prise comme un exemple de texte n’ayant pas de but précis. Vermeer précise qu’un poème peut être le résultat d’un moment d’inspiration, et n’a donc pas à proprement parler de fonction. Toutefois, il précise que le simple fait d’écrire ce poème devient une action, car la personne aurait pu décider de ne pas l’écrire. Ne serait-il pas juste d’invoquer ici la fonction esthétique? Si à cela l’on ajoute la publication d’un tel poème, il va sans dire qu’il y a là un but, quel qu’il soit. Comme le signale Louis Jolicoeur, la publication d’un ouvrage a comme but de donner au lecteur la possession du texte en question.


Vermeer attribue un but ou une intention même au mouvement l’art pour l’art ; soit l’art créé pour l’amour de l’art. Vermeer rappelle que ce mouvement se voulait une réaction contre l’idéalisme, ce qui lui confère un but précis.


Le deuxième type de critique de la théorie du skopos est quelque peu similaire au premier. Certains prétendent que ce ne sont pas toutes les traductions qui ont un but. À cela, Vermeer répond en utilisant la même logique : une traduction n’ayant pas de but ou de fonction ne saurait être une traduction dans le cadre de la théorie du skopos . Quelqu’un qui entreprend une traduction le fait soit de sa propre initiative, soit parce que quelqu’un le lui demande. Dans les deux cas, il s’agit bien d’une action. D’autres critiques de cette théorie portent sur le fait que la théorie de Reiss et celle de Vermeer traitent de phénomènes différents et ne devraient pas être reliées à une même théorie. Par ailleurs, le terme translatum est considéré comme un terme qui ne contribue en rien au développement de la traductologie et pourrait être substitué par des termes existants, tels que texte d’arrivée ou traduction.


L’approche fonctionnaliste, et notamment la théorie du skopos , a permis à la traductologie de prendre une nouvelle dimension. On est bien loin aujourd’hui des anciennes prescriptions qui voyaient le texte de départ comme la norme qui détermine la fonction du texte d’arrivée. Cette théorie reconnaît au texte traduit sa propre identité et ses propres circonstances. Comme le signale si bien Munday, elle reconnaît la possibilité d’obtenir des traductions différentes d’un même texte selon la fonction du texte d’arrivée. Dans la pratique, il arrive souvent que des textes soient traduits à des fins différentes de celles qui ont motivé la création du texte de départ. Cela est vrai surtout dans le monde des affaires ainsi que dans le domaine juridique.

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